Bruxelles, grande ville et capitale à plusieurs titres, a le potentiel pour devenir une métropole multilingue sans équivalent dans le monde. L’exploitation de ce potentiel est le défi majeur pour les années à venir. Les initiateurs du Plan Marnix pour une Région bruxelloise multilingue l’ont bien compris. Je soutiens dès lors pleinement ce plan.
Bruxelles doit devenir bilingue et multilingue, non pas parce que la législation linguistique le prévoit, mais parce que nous pouvons faire du multilinguisme notre « unique selling proposition ».
Le Plan Marnix met l’accent sur le rôle de l’enseignement. A raison, car on ne soulignera jamais assez son importance. Et comme le révèle le dernier baromètre des langues de la VUB, la connaissance des langues des Bruxellois recule plutôt qu’elle n’avance. L’enseignement a donc du pain sur la planche.
Toutefois, le bilinguisme et le multilinguisme ne se limitent pas à un bon enseignement des langues. Il s’agit d’une attitude, d’un style de vie. Bruxelles est le parfait biotope du multilinguisme. Des dizaines de nationalités de par le monde cohabitent sur le territoire des 19 communes. Plus de 180 langues différentes y sont parlées. Cette différence implique des défis, mais offre également l’opportunité de se développer en une métropole multilingue.
Le multilinguisme doit devenir une évidence dans notre Région-Capitale. Les institutions, entreprises et commerces doivent respirer le multilinguisme, en être imbibés. Un multilinguisme absolu peut et doit permettre à Bruxelles de remplir sa fonction de capitale non seulement au niveau fédéral, mais aussi sur le plan international. Le multilinguisme absolu est également la voie indiquée si l’on veut diminuer le taux de chômage trop élevé de notre région, lutter contre la pauvreté et gérer la croissance démographique.
J’espère que le Plan Marnix, qui sera présenté demain, constituera les prémisses d’un plan par étapes plus global pour une capitale multilingue ; un masterplan axé sur le multilinguisme dans l’enseignement, mais également dans la formation et l’accompagnement, l’accueil et la promotion, l’administration, l’horeca.
Les esprits mûrissent, également du côté francophone. Pourquoi le nouvel accord de gouvernement bruxellois ne débuterait-il pas sur ces mots : « Faisons de Bruxelles la capitale linguistique de l’Europe » ?
Brigitte GROUWELS
Ministre bruxelloise